L’économie dans un monde globalisé : théories, pratiques et implications

Mis à jour le 30 avril 2024

Télécharger l'article en PDF

L’économie dans un monde globalisé

Le 20ème siècle et le début du 21ème siècle ont été témoins de développements majeurs dans la pensée économique, qui ont profondément influencé les politiques économiques à travers le monde. Cet article explore ces théories et leurs implications pratiques.

L’Économie dans les États Communistes : Théories et Pratiques

L’économie des États communistes, influencée par les théories de Karl Marx et Vladimir Lénine, a marqué le 20ème siècle par son approche radicalement différente de l’économie capitaliste.

Fondements Théoriques et Idéologiques
Le communisme de Marx et de Lénine proposait une société sans classes, où l\’inégalité et la propriété privée seraient aboli. Les moyens de production – usines, mines, fermes, etc. – seraient collectivisés et gérés par l’État. L’objectif était de créer un système économique plus juste et plus équitable, avec une plus grande égalité des revenus et des possibilités pour les travailleurs. Les travailleurs auraient accès à une plus grande part des profits produits par leur travail et leurs salaires augmenteraient. En outre, l\’État prendrait en charge les services sociaux et les soins de santé, les logements et les éducations, assurant une meilleure qualité de vie pour tous.

Mise en Œuvre et Impacts
Dans l’Union Soviétique sous le régime de Staline et dans d’autres pays communistes tels que la Chine sous Mao Zedong, la théorie marxiste a été appliquée à travers des plans quinquennaux, la collectivisation des terres agricoles et la nationalisation des industries. Ces politiques ont eu pour résultat des transformations économiques radicales, et ont été associées à des inefficacités, des pénuries, et dans certains cas, à des catastrophes humanitaires.

Bien qu’il soit vrai que les régimes communistes de l’Union soviétique et de la Chine ont eu des effets négatifs sur leur population, il faut reconnaître qu’ils ont également contribué à moderniser l’économie et à accroître le niveau de vie des populations qui au début du 20ième siècle et jusqu’au milieu des années 70 pour la Chine étaient un encore un reliquat du 19ième siècle. De plus, ils ont contribué à l’industrialisation des pays, ce qui a permis aux personnes de trouver des emplois et des moyens de subsistance. Et ces régimes ont également permis à des millions de personnes de sortir de la pauvreté et d’améliorer leurs conditions de vie.

Critiques et Évolutions
La chute de l’Union Soviétique et la transition de la Chine vers une économie de marché socialiste ont été interprétées par les critiques comme une preuve des limites des économies planifiées rigides. Ces systèmes ont été accusés d’être incapables de s’adapter rapidement aux exigences du marché, d’encourager l’innovation et de fournir des incitations adéquates pour augmenter la productivité. Ils ont également été critiqués pour leur manque d’efficacité et leur incapacité à offrir des incitations suffisantes pour stimuler la croissance économique.

Le Keynesianisme : Une Révolution dans la Pensée Économique

Origines et Principes du Keynesianisme
Le keynésianisme est une école de pensée économique qui soutient que l’intervention de l’État doit jouer un rôle actif dans la gestion de l’économie. Cette idée s’oppose à celle des économistes classiques qui pensaient que le marché était capable de s’autoréguler. John Maynard Keynes a avancé l’idée que durant les périodes de récession, l’intervention de l’État était nécessaire pour stimuler la demande et lutter contre le chômage. Son oeuvre maîtresse, « La Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie », a posé les bases solides de cette nouvelle approche. Le keynésianisme a été adopté par de nombreux pays, avec des résultats variés, et est encore aujourd’hui l’un des principaux fondements de la politique économique.

Impact et Application du Keynesianisme
Le keynésianisme est une théorie économique qui, pour lutter contre la Grande Dépression et les conséquences économiques de la Seconde Guerre mondiale, propose des interventions de l’État pour stimuler l’activité économique. En particulier, il recommande des dépenses publiques accrues, la réglementation des marchés et des projets d’infrastructures pour soutenir la demande et l’emploi. Des gouvernements à travers le monde, notamment aux États-Unis avec le New Deal de Franklin D. Roosevelt, ont adopté des politiques keynésiennes pour aider à la reprise économique et à la stabilité de l’après-guerre. Cette influence majeure a continué jusqu’à nos jours, avec des mesures telles que des ajustements budgétaires ciblés et des programmes de relance pour soutenir l’économie.

Critiques et Évolutions
Le keynésianisme, un courant économique qui prône le rôle actif de l’État dans la régulation de l’économie, a été critiqué par les économistes monétaristes dans les années 1970 pour son incapacité à prévenir l’inflation et le chômage stagflationnaire. Milton Friedman et ses adeptes ont soutenu que les politiques keynésiennes pouvaient conduire à un déficit budgétaire et à une inflation incontrôlable. Cependant, l’intérêt pour les théories keynésiennes a été ravivé par la crise financière de 2008, qui a mis en évidence l’importance de l’intervention étatique en temps de crise économique.

Le Monétarisme : Redéfinir la Politique Économique

Fondements du Monétarisme


Le monétarisme, principalement associé à Milton Friedman dans les années 1960 et 1970, est une réponse au keynésianisme. Il met l’accent sur le rôle de la politique monétaire et la quantité de monnaie en circulation. Les monétaristes soutiennent que la gestion de l’offre monétaire est le moyen le plus efficace de réguler l’économie, en particulier pour contrôler l’inflation. Friedman a critiqué les politiques keynésiennes, affirmant qu’elles menaient à des cycles économiques instables et à l’inflation.

Influence et Application du Monétarisme
Le monétarisme a eu une influence significative sur les politiques économiques, en particulier durant les années 1980. Des leaders comme Ronald Reagan aux États-Unis et Margaret Thatcher au Royaume-Uni ont adopté des politiques monétaristes, se concentrant sur la réduction de l’inflation, la limitation des dépenses publiques et la promotion du libre marché. Ces politiques ont conduit à des périodes de stabilisation économique, mais aussi à des critiques concernant l’augmentation des inégalités sociales et la diminution de la protection sociale.

Critiques et Évolutions
Bien que le monétarisme ait été influent, il a été critiqué pour son approche parfois trop rigide et son manque de réponse aux problèmes de chômage. Après la crise financière de 2008, l’approche monétariste a été remise en question, menant à un regain d’intérêt pour des politiques keynésiennes plus interventionnistes.

L’Économie de l’Offre et la Réduction des Impôts : Un Tournant dans la Politique Économique

Principes de l’Économie de l’Offre
L’économie de l’offre, popularisée dans les années 1980, est une théorie économique qui préconise la réduction des impôts et des régulations comme moyen de stimuler l’investissement, la production et, en fin de compte, la consommation. Les tenants de cette approche, comme Arthur Laffer, arguent que des impôts plus bas encouragent les investissements, créent des emplois et peuvent même augmenter les recettes fiscales en stimulant l’activité économique.

Application et Impact
Cette théorie a été mise en œuvre dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis sous Ronald Reagan et au Royaume-Uni sous Margaret Thatcher. Les politiques de réduction des impôts et de déréglementation ont été créditées d’avoir stimulé la croissance économique dans ces pays. Cependant, elles ont aussi été critiquées pour avoir accru les inégalités et la dette nationale.

Critiques et Perspectives
Les critiques de l’économie de l’offre soulignent que les réductions d’impôts bénéficient principalement aux plus riches et que l’augmentation de la dette peut avoir des conséquences négatives à long terme. De plus, l’argument selon lequel la réduction des impôts peut augmenter les recettes fiscales est sujet à débat. Malgré ces critiques, l’économie de l’offre reste une approche influente, en particulier dans les cercles politiques et économiques favorables au libre marché.

Les Théories Post-Keynésiennes et la Finance Comportementale : Nouvelles Perspectives Économiques

Fondements des Théories Post-Keynésiennes
Les théories post-keynésiennes, émergeant après la Seconde Guerre mondiale, étendent et modifient les idées de Keynes. Elles mettent l’accent sur l’incertitude, l’instabilité financière et l’importance des institutions dans l’économie. Ces théories contestent l’idée que les marchés tendent naturellement vers l’équilibre et soulignent le rôle de la demande effective dans la détermination de la production et de l’emploi.

Finance Comportementale : Remettre en Question les Hypothèses Classiques
La finance comportementale, un champ connexe, étudie les effets des facteurs psychologiques et comportementaux sur les décisions économiques. Elle remet en question l’hypothèse de la rationalité des acteurs économiques, soulignant que les comportements irrationnels peuvent avoir des impacts significatifs sur les marchés financiers.

Impact et Application
Ces théories ont influencé les politiques économiques en mettant l’accent sur la régulation financière et la stabilisation macroéconomique. Après la crise financière de 2008, elles ont gagné en popularité, suggérant que les marchés financiers peuvent être sujets à des bulles et à des crises.

Critiques et Débats
Bien que ces approches aient offert de nouvelles perspectives, elles font l’objet de critiques, notamment pour leur complexité et leur difficulté à formuler des prédictions claires. Cependant, elles continuent d’enrichir le débat économique en mettant en évidence les limites des modèles traditionnels et en proposant de nouvelles voies pour comprendre les dynamiques économiques et financières.

L’Économie Verte et le Développement Durable : Vers un Avenir Plus Durable

Principes de l’Économie Verte
L’économie verte, devenue de plus en plus pertinente face aux défis du changement climatique, se concentre sur la durabilité et la gestion environnementale. Elle préconise un développement économique qui soit écologiquement responsable, promouvant des investissements dans les technologies propres, l’énergie renouvelable, et une utilisation efficace des ressources. L’objectif est de créer une économie où la croissance va de pair avec la protection de l’environnement.

Impact et Application
Cette approche a influencé de nombreuses politiques économiques mondiales, notamment à travers les accords sur le climat comme l’Accord de Paris. Des gouvernements à travers le monde adoptent des stratégies pour réduire leur empreinte carbone, encourager les énergies renouvelables et favoriser une croissance verte. Cela inclut des initiatives telles que les taxes carbone, les subventions pour les énergies renouvelables et les investissements dans les infrastructures vertes.

Débats et Perspectives
Bien que l’économie verte soit largement perçue comme une voie essentielle vers un avenir durable, elle fait face à des défis, notamment le coût de la transition et les impacts sur certains secteurs économiques. De plus, la mise en œuvre effective des politiques vertes nécessite une coopération internationale étroite.

En conclusion, le 20ème siècle et le début du 21ème siècle ont été marqués par une diversité de théories économiques, chacune apportant sa propre perspective sur la manière de gérer et de comprendre l’économie. Ces théories continuent de façonner les politiques économiques à travers le monde, reflétant les défis et les réalités de leurs époques respectives.