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“Hanging Around” : The Stranglers…

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…et leur clavier

Sortie en 1977 sur l’album Rattus Norvegicus, “Hanging Around” est l’une des chansons emblématiques des Stranglers. Avec son énergie punk, ses paroles acérées et son atmosphère unique, elle illustre parfaitement la signature sonore du groupe. Mais ce qui distingue vraiment ce morceau — comme l’ensemble de leur œuvre —, c’est l’utilisation innovante du clavier par Dave Greenfield. Ce dernier transforme un instrument souvent associé à des styles plus doucereux en un moteur d’intensité et de dynamisme, contribuant ainsi à définir le son des Stranglers.


Une chanson énergique et rebelle

Dans “Hanging Around”, les Stranglers livrent un mélange puissant de punk rock et de sophistication musicale. Les paroles, écrites par Hugh Cornwell, évoquent des personnages marginaux et des scènes de la vie urbaine, avec un regard à la fois cynique et moqueur. Le refrain accrocheur et la tension rythmique rendent le morceau immédiatement mémorable.

Une critique sociale masquée d’humour noir

Les paroles de “Hanging Around” explorent les figures excentriques et souvent désabusées qui peuplent les bas-fonds de la société. Cette galerie de personnages est dépeinte avec une ironie mordante, typique des Stranglers. On y trouve des références au désœuvrement et à l’ennui, des thèmes récurrents dans leur œuvre.


Le rôle central du clavier : Dave Greenfield, le virtuose

Une révolution dans le punk rock

L’utilisation du clavier dans “Hanging Around” est emblématique du style unique des Stranglers. Alors que la scène punk de l’époque privilégiait souvent la simplicité brute des guitares électriques, Dave Greenfield a introduit un son riche et complexe qui contrastait avec les conventions du genre.

  • Un clavier omniprésent : Dès les premières notes, le clavier prend une place centrale. Greenfield joue des lignes rapides et mélodiques qui s’entrelacent avec les riffs de guitare de Hugh Cornwell, créant une dynamique unique.
  • Un mélange d’influences : Le style de Greenfield s’inspire autant du rock progressif que du baroque. On peut entendre dans ses solos une virtuosité et une fluidité qui rappellent les claviers de Ray Manzarek des Doors, un autre groupe qui faisait un usage innovant de l’orgue électrique.

Le choix de l’instrument : un son distinctif

Dave Greenfield jouait principalement sur un Hammond L-100, un orgue électrique emblématique connu pour son son chaud et riche. Dans “Hanging Around”, cet instrument est poussé à ses limites :

  • Des textures variées : Greenfield utilise l’orgue pour créer à la fois des ambiances hypnotiques et des explosions rythmiques. Il joue avec les registres pour varier les tonalités, passant d’accords sombres et menaçants à des lignes mélodiques plus légères.
  • Des solos captivants : Le solo de clavier dans “Hanging Around” est un moment fort du morceau. Il combine rapidité, précision et une certaine dose d’improvisation, ajoutant une profondeur musicale inattendue à une chanson punk.

Un contraste avec les guitares

Le clavier ne se contente pas de compléter les guitares, il agit comme un contrepoint. Alors que les riffs de Cornwell apportent une structure brute et répétitive, le clavier introduit des éléments plus fluides et imprévisibles, brouillant les frontières entre punk et rock progressif.


Un morceau qui défie les conventions punk

L’une des grandes forces de “Hanging Around” est qu’elle capture l’énergie brute du punk tout en intégrant des éléments plus complexes. Cela reflète la philosophie des Stranglers, un groupe souvent à part dans la scène punk :

  • Des arrangements sophistiqués : Contrairement à la simplicité volontaire des Sex Pistols ou des Ramones, les Stranglers expérimentent avec des textures sonores et des structures plus élaborées.
  • Un jeu musical varié : La basse de Jean-Jacques Burnel, lourde et grondante, dialogue parfaitement avec le clavier et les guitares, tandis que la batterie de Jet Black maintient une tension rythmique constante.

L’impact de “Hanging Around” sur le son des Stranglers

Un modèle pour leur style futur

Hanging Around établit un modèle pour le son distinctif des Stranglers : un mélange de punk abrasif et de sophistication musicale. Ce style deviendra encore plus prononcé dans des albums ultérieurs comme The Raven ou Black and White.

Une influence durable

Le jeu de clavier de Dave Greenfield a eu une influence considérable sur d’autres artistes, en particulier dans le post-punk et la new wave. Des groupes comme The Cure et Depeche Mode ont adopté une approche similaire, intégrant des claviers complexes dans des contextes rock et alternatifs.


Des anecdotes sur “Hanging Around”

  • Un solo mémorable improvisé : Le solo de clavier dans “Hanging Around” aurait été improvisé en studio par Dave Greenfield. Cela montre son incroyable talent pour transformer une base simple en un moment musical captivant.
  • Une chanson live incontournable : “Hanging Around” est rapidement devenue un incontournable des concerts des Stranglers. La version live, souvent étendue, met encore plus en valeur les talents de Greenfield et l’interaction entre les membres du groupe.

Hanging Around des Stranglers est un exemple brillant de la manière dont le groupe a transcendé les limites du punk rock. Avec son énergie brute, des paroles ironiques et l’apport révolutionnaire du clavier de Dave Greenfield, la chanson incarne le son unique des Stranglers : audacieux, sophistiqué, et intensément captivant. En redéfinissant le rôle du clavier dans un genre où il était souvent absent, Greenfield a non seulement marqué le groupe, mais a également ouvert la voie à une nouvelle approche de l’utilisation des claviers dans le rock alternatif.

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